mardi 27 novembre 2012

Tous les matins, jours ouvrés.
Elle est là, cette dame hors d'âge, assise à la même table. Le week end je ne sais pas. Généralement je dors. Il n'y a que le travail qui puisse me forcer à me lever ainsi, me contraindre à ce point, et me priver de ma liberté.
Echappée. 
Ce matin, pour la première fois - et je sais pourquoi - je me suis dis que je devrais prendre le temps de m'arrêter. Lui demander pourquoi, tous les matins, elle est là.
Café, tartine jus d'orange. Les mots fléchés du seul quotidien disponible.
Madame, pourquoi êtes-vous là tous les matins ? Mais je suis déjà dans le métro, les larmes me montent aux yeux.
Là, assise sur un strapontin qui menace de céder, je pleure à l'idée que j'ai peut-être pris du poids - oui, encore, et que la dame du matin s'éteindra probablement sans qu'aucun souvenir de sa vie ne me soit conté.